Avoir le privilège
d’exercer un métier que j’aime et apprécier les relations humaines prennent
toute leur valeur après ma visite chez Didier Moret. Le sportif gruérien de haut niveau, mais aussi l’homme est
aimable, attachant et modeste. Un entretien qui nous permet de faire un tour
d’horizon sur sa riche carrière de ski alpiniste, mais aussi sur son parcours
professionnel et privé. Mais, qu'est devenu Didier Moret ?
On se souvient de ta
victoire à la PdG (Patrouille des Glaciers) en 2008, mais aussi de ta deuxième
place lors de l’édition 2006. Quels souvenirs en gardes-tu ?
Cette victoire correspondait
à l’une de mes dernières compétitions à ce niveau et constituait donc un
aboutissement de ma carrière. En ayant planifié la reprise d’un magasin de
sport spécialisé, j’étais conscient ne plus pouvoir consacrer autant de temps à
l’entrainement, et donc de moins performer. Je me souviens d'avoir été frappé par
la différence existant entre finir sur la plus haute marche du podium et la
deuxième place. En soi, ce n’est rien ! Et pourtant, toute cette attention
focalisée sur les vainqueurs, notamment de la part des médias. Quant au
souvenir que j’en garde ? De la joie ! De l’émotion, tellement
d’émotion !
Et pourtant, ton palmarès
ne se limite pas à la victoire de la PdG en 2008 ! Tu as aussi terminé à la
deuxième en relais au championnat du monde, de l’Adamello ski raid, et bien
d’autres. Quel est ton meilleur souvenir et pourquoi ?
Difficile à répondre !
Toutes les courses ont leurs particularités.
Cependant, passer la ligne d’arrivée à Verbier, en vainqueur de la Pdg
constitue un moment privilégié. Nous avions une équipe soudée et un fantastique
soutien au niveau des ravitailleurs.
Et si on évoquait la coupe
suisse que tu as remportée à cinq reprises et terminée quatre fois à la deuxième place ?
Était-ce dû à ta régularité ?
Oui, probablement, mais un
autre facteur entre en considération. Je me suis davantage concentré sur les
courses se déroulant en Suisse, alors que certains de mes concurrents
participaient à plusieurs courses internationales.
Tu préférais courir par
équipe ou en individuel ?
Par équipe, cela donne une
dimension supplémentaire, notamment au niveau humain. Cela fait partie
intégrante de la Patrouille des Glaciers. Je me permets d’ajouter que je n’ai
jamais vécu d’épisodes désagréables au sein de mes différents teams, bien au contraire.
À quel âge as-tu commencé
la compétition de ski alpinisme et pourquoi avoir choisi ce sport ?
J’ai commencé par le ski de
fond au sein du ski club Grattavache-le Crêt, dont je suis l’actuel Président.
Puis, au collège du sud, nous avions des sports en option. J’ai choisi les
sorties en peau de phoque. Un jour, des copains du village m’ont proposé de
nous inscrire à la PdG, sur le parcours Arolla-Verbier. Ma première compétition
a été le trophée du Plan Névé (petit parcours du
trophée du Muveran) en 1996, à l’âge de vingt-et-un ans. C’était l’époque
des courses en ski de fond avec peau de phoque.
Je crois savoir que tu
excelles dans d’autres sports ?
J’apprécie les sports
d’endurance. Je pratique volontiers le vélo, le VTT et la course à pied, mais
davantage comme complément à ma préparation.
Et tu participes à nouveau
à la la PdG, peux-tu m’en dire plus ? Avec quels objectifs et quels
coéquipiers ?
Oui, depuis 2016 avec mes
deux frères et pour le plaisir. Celui-ci a toujours été présent et je ne me
suis jamais mis trop de pression.
Je ne doute pas de la
satisfaction que tu (vous) en retires (ez). Mais quand même, s’il te plait,
fais-moi plaisir ! Quel temps ?
En 2018, nous avons bouclé le
parcours Zermatt-Verbier en 7 heures et deux minutes, soit au quatrième rang de
notre catégorie. Ce qui m’intéresse encore davantage, c’est le classement toutes catégories pour savoir où j’en suis.
Je ne fais pas de
commentaires, les connaisseurs apprécieront ! À propos, la famille revêt
une grande importance dans ta vie. Participer à la PdG avec tes deux frères,
ton épouse, tes trois enfants, acceptes-tu de m’en dire un peu plus ?
Oui, c’est clair dans mon
esprit. Cela constitue ma priorité numéro une, suivi de mon activité
professionnelle, puis le sport.
Tu as fait des études d’ingénieur
en microtechnique à l’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne). Malgré
cette formation de haut niveau, tu as choisi une autre voie professionnelle. Que
fais-tu Didier ?
Je n’ai jamais exercé dans ma
branche. Durant mes études, je travaillais dans une menuiserie-charpenterie
pour me faire un peu d’argent. J’ai continué à collaborer pour cette entreprise
durant la période de compétition. Cela constituait une solution idéale pour
concilier le travail et l’entrainement. Par la suite, j’ai saisi l’opportunité
de reprendre un magasin spécialisé dans les sports d’hiver.
Il n’y a pas forcément de
hasard. Tu aimes les défis et tu as certainement un esprit d’entrepreneur.
Comment as-tu développé ton entreprise ?
Notre magasin est spécialisé
et positionné dans le ski de randonnée, le ski alpinisme, le ski de fond, le
vélo, le VTT, y compris les textiles et accessoires adaptés à la pratique de
ces disciplines. Nous répondons donc à une demande adaptée aux quatre saisons. Il
s’est bien développé ces dernières années, tout en conservant ce qui fait notre
force, soit un service personnalisé.
Nul doute que ton
expérience et ton palmarès contribuent à ce succès. Ils sont aussi une valeur
ajoutée pour le conseil à ta clientèle ?
La victoire à la PdG m’a
donné une impulsion. Cependant, notre travail orienté vers la satisfaction de
la clientèle constitue un défi quotidien que nous avons à cœur de relever.
À propos, où se situe ton
magasin spécialisé et combien de collaborateurs constituent ton team ?
Nous avons un nouveau magasin
offrant davantage de surface sur deux niveaux. Il est idéalement situé à Vuadens,
proche de Bulle et de l’accès par autoroute. Nous sommes un team de 10
personnes.
À propos de matériel,
celui-ci a beaucoup évolué ces dernières années, peux-tu me donner quelques
exemples ?
Oui. Voici un exemple concret
avec les chaussures. À la PdG de 2008, j’avais des chaussures pesant un kilo
par pied. Le carbone est passé par là, et actuellement, elles pèsent 600
grammes par pied. Le défi est d’avoir un bon compromis poids/confort/fiabilité.
Les fixations pèsent aussi la moitié du poids. Quant aux peaux de phoques, nous
devions les roder, les user pour être utilisées le jour J. Actuellement, elles
sont prêtes à l’emploi pour la compétition.
Didier, désires-tu
compléter cet interview ? Y a-t-il quelque chose qui te tient à
cœur ?
Au niveau de la PdG, l’état
d’esprit a évolué. Autrefois, la plupart des participants était issue de la
montagne et, par conséquent, connaissait cet environnement. Actuellement, la
majorité provient des sports d’endurance. La course est remarquablement
organisée et le parcours très bien préparé, mais on a un peu perdu cet esprit
de montagne.
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